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Les maladies à éliminer

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Le diagnostic de SII devrait être un diagnostic « positif » basé sur l’association de certains symptômes. Cependant, dans certains cas et en fonction du contexte (diarrhée, âge, etc.), votre médecin cherchera à écarter certaines maladies moins fréquentes comme la maladie de Crohn, une colite microscopique, une maladie cœliaque, des dysfonctionnements de la thyroïde ou un cancer du côlon.

Avis & Recos du Comité Scientifique de l’APSSII

Tout d’abord, ne vous inquiétez pas inutilement : les maladies intestinales à éliminer, même prises ensemble, sont beaucoup moins fréquentes que le SII. 

Ces maladies sont surtout soupçonnées quand il y a des diarrhées, mais elles seront recherchées – ou non – en fonction de l’ensemble de vos symptômes (le « tableau clinique »), de façon à vous proposer la prise en charge la mieux adaptée à votre cas. 

Le nombre de maladies qui doit être éventuellement éliminé avant de porter le diagnostic de SII ne doit pas être infini. Inutile de multiplier les consultations ou les examens superflus.

Ces maladies regroupent la maladie de Crohn et la RectoColite Hémorragique (RCH), deux maladies qui se caractérisent par une inflammation de la paroi du tube digestif.
Les MICI sont des maladies qui évoluent par poussées entrecoupées de périodes de rémission. Ces maladies seraient liées à une réaction inadaptée du système immunitaire contre le microbiote. 

La maladie de Crohn 
Cette maladie peut concerner tout le tube digestif, de la bouche à l’anus. Les symptômes sont des douleurs abdominales, des troubles du transit se manifestant le plus souvent par des diarrhées et, selon l’extension des lésions et la sévérité de la pathologie, une altération de l’état général avec fatigue et amaigrissement.

La rectocolite hémorragique
La rectocolite hémorragique touche uniquement le rectum et le côlon. Elle provoque des symptômes similaires à ceux de la maladie de Crohn (douleurs et diarrhée), mais les patients présentent plus souvent du sang dans les selles (rectorragies). 

Comment distinguer les MICI du SII ?

Votre médecin s’appliquera surtout à éliminer ces maladies inflammatoires dans les formes de SII avec diarrhée. C’est en général assez facile car, en cas de SII, la coloscopie et la fibroscopie ne retrouvent pas de lésions, et le bilan sanguin est normal. 

Les symptômes sont également différents : dans les MICI, les poussées de la maladie durent en général plusieurs semaines d’affilée, avec des symptômes qui persistent pendant toute la durée de la poussée. Dans le SII au contraire, les « cycles » sont beaucoup plus rapides : les jours avec diarrhée alternent souvent dans la même semaine avec des jours où le transit est normal.

Retrouvez plus d’informations sur les MICI auprès de l’afa Crohn RCH France (Association française de la maladie de Crohn et de rectocolite hémorragique).

La recherche éventuelle de cette maladie peut être évoquée si vous souffrez de diarrhées en plus de crampes abdominales. 

Les colites microscopiques sont des maladies rares. Elles peuvent être secondaires à la prise de certains médicaments comme des veinotoniques (traitements utilisés pour stimuler la circulation veineuse, contre les jambes lourdes) ou certains traitements qui neutralisent l’acidité gastrique, notamment des inhibiteurs de la pompe à protons. 

Comment distinguer les colites microscopiques du SII ?

Le diagnostic différentiel avec le SII à diarrhée prédominante est réalisé à partir de l’analyse au microscope des biopsies du côlon lors de la coloscopie : celles-ci sont normales en cas de SII. 
C’est d’ailleurs parce que les anomalies ne sont visibles qu’au microscope que ces colites portent le qualificatif de « microscopiques ». 

Les dysfonctionnements de la thyroïde peuvent eux aussi entraîner des troubles du transit. 

Ainsi, une hypothyroïdie peut être responsable d’une constipation, avec généralement d’autres signes associés, comme une fatigue, une frilosité, un ralentissement de la fréquence cardiaque, une modification de l’aspect de la peau. 

Au contraire, l’hyperthyroïdie peut être responsable d’une accélération du transit et de diarrhées. Elle peut s’accompagner de palpitations, de tremblements, d’une mauvaise tolérance de la chaleur, et le plus souvent d’une perte de poids. 

Comment distinguer les dysfonctionnements de la thyroïde du SII ?

Les dysfonctionnements de la thyroïde peuvent être révélés par un bilan sanguin de l’hormone TSH (Thyroid Stimulating Hormone) ou par l’existence d’un goitre (gonflement de la région antérieure du cou), repérable à la palpation ou grâce à une échographie de la thyroïde.
En cas de SII, la TSH est normale et la personne n’a pas de goitre.

La maladie cœliaque est une maladie chronique liée à l’ingestion de gluten.

Le gluten, c’est quoi ?
Le gluten est un terme générique pour désigner des protéines présentes dans certaines céréales : seigle, avoine, blé, orge, kamut, épeautre. 
Ces protéines donnent à la farine de ces céréales leurs propriétés d’élasticité et de moelleux, qui les rend panifiables et permet de réaliser des gâteaux qui lèvent ou des pâtes à crêpes liées. 

Les mécanismes
La maladie cœliaque est déclenchée par une des deux protéines contenues dans le gluten : la gliadine. Chez les personnes qui en souffrent, l’organisme, en présence de gliadine, se met à fabriquer divers anticorps. Ces derniers déclenchent une réaction immunitaire qui se retourne contre la paroi de l’intestin grêle : la maladie cœliaque est donc une maladie auto-immune. 

Les symptômes
Les symptômes peuvent ressembler à ceux du SII à diarrhée prédominante : douleurs abdominales, troubles du transit avec diarrhée, ballonnements, borborygmes et flatulences. 
Dans les formes évoluées, des carences peuvent apparaître, car la maladie est responsable d’une malabsorption de vitamines et nutriments. Des manifestations non digestives (aphtes, crises de tétanies) peuvent aussi exister. 

Comment distinguer la maladie cœliaque du SII ?

Pour différencier une maladie cœliaque d’un SII, votre médecin vous prescrira un dosage des anticorps anti-transglutaminases via un bilan sanguin, puisque ceux-ci sont augmentés en cas de maladie cœliaque. Si les taux de ces anticorps sont normaux, le diagnostic de maladie cœliaque est improbable. 
Votre médecin vous fera également passer une fibroscopie œso-gastrique avec biopsies du duodénum. Si vous êtes intolérants au gluten, ces examens mettront en évidence l‘atrophie des villosités digestives caractéristique de la maladie cœliaque.

Intolérance ou sensibilité au gluten ?

La maladie cœliaque ne doit pas être confondue avec la « sensibilité au gluten ». 
Celle-ci se manifeste par divers symptômes (digestifs ou non) qui sont améliorés quand on supprime le gluten de l’alimentation, sans pour autant qu’il y ait maladie cœliaque ni que les analyses aient mis en évidence la moindre trace d’inflammation de l’intestin.

N’arrêtez pas le gluten sans diagnostic !

Il est important de ne pas arrêter de vous-même la consommation de gluten avant d’avoir vu un médecin pour vos problèmes digestifs.
En effet, l’éviction du gluten, si elle normalise les symptômes, peut rendre le diagnostic plus complexe à poser.

Retrouvez plus d’informations sur la maladie cœliaque auprès de l’AFDIAG (Association Française Des Intolérants Au Gluten).

La constipation chronique « idiopathique », c’est-à-dire sans cause identifiée, est voisine du SII. Elle peut aussi occasionner des douleurs et des ballonnements

Comment distinguer la constipation chronique idiopathique du SII ?

Il peut être difficile de la distinguer du SII avec constipation prédominante, d’autant qu’on peut parfois passer, avec le temps, de l’une à l’autre (jusqu’à un tiers des cas dans certaines études). 
En général, dans la constipation chronique, les douleurs et les ballonnements (qui augmentent notamment quand on ne va pas à la selle pendant une semaine ou même plus) sont soulagés après l’évacuation des selles, et ne reviennent que progressivement. 

Au contraire, dans le SII avec constipation, les douleurs et les ballonnements peuvent déjà être revenus à leur maximum le jour même ou le lendemain d’une évacuation de selles.
Un autre facteur important pour différencier les deux maladies : dans le SII, les douleurs et les ballonnements persistent, même si on a réussi à faire disparaître la constipation grâce à un traitement. 

Dans ces deux maladies voisines, les traitements utilisés peuvent être les mêmes. La différence principale est que dans les cas extrêmes de constipation idiopathique rebelle (résistante à tout traitement), on a parfois recours à un traitement chirurgical. Cela n’est jamais le cas dans le SII.

Ce cancer survient surtout après 60 ans, rarement avant 50 ans. 50 ans est l’âge habituel du début du dépistage individuel des polypes par coloscopie (selon les règles de la Sécurité Sociale). 

Le cancer du côlon peut entraîner des troubles du transit sous la forme de diarrhée, de constipation, ou d’une alternance des deux. Il peut aussi être responsable de douleurs abdominales. En France, environ 30 000 personnes chaque année se voient diagnostiquer un cancer du côlon. 

Comment distinguer le cancer du côlon du SII ?

Les symptômes du cancer du côlon sont, en général, relativement récents (moins de 6 mois), et le diagnostic est facilement posé par la coloscopie. En effet, cet examen permet de visualiser le cancer, et de réaliser des biopsies dans le but de confirmer le diagnostic.

Sources :