Les traitements complémentaires

De nature dynamique, Carine pratique le sport depuis toujours à un niveau élevé, d’abord patineuse, elle est maintenant une nageuse accomplie. Elle explique ci-dessous l’impact de la pratique sportive dans sa gestion du SII.

Carine a vécu le même parcours chaotique que la plupart des malades avant d’être diagnostiquée et se souvient comme il était frustrant d’entendre que ses maux étaient psychosomatiques. 

Cependant, le fait de pratiquer une activité qu’elle aime et qui demande de la concentration (souffle à contrôler, technique à respecter, longueurs à compter) lui permet d’oublier, le temps de cette pratique, toutes les contraintes physiques et la souffrance morale liées à la pathologie. Et c’est en transposant dans son quotidien cette mise à distance vis-à-vis du SII qu’elle a réussi à changer son regard sur elle-même et sur la maladie.
Elle a appris à « écouter son corps », ses besoins plutôt que de se battre contre elle-même.

Le plus difficile ayant été d’accepter de bouleverser ses habitudes à cause de la maladie. Selon elle, c’est la pratique du sport qui lui a permis de mieux s’accepter en tant que malade et contre toute attente, elle dit n’avoir jamais été aussi performante que depuis qu’elle est attentive à son bien-être. « Si je ne me sens pas bien, j’arrête et je ne culpabilise plus ».

Carine, après plusieurs décennies à vivre avec le SII, a décidé désormais de « prendre les choses au jour le jour ». Quand on lui demande si elle a un conseil à donner aux autres malades, elle répond qu’il suffit de « se faire plaisir », de se fixer des objectifs raisonnables.
Et pour ceux qui souhaitent reprendre une activité physique, elle conseille de se tourner vers l’aquagym, gymnastique douce car pratiquée dans l’eau.

Emilie souffre du SII depuis une douzaine d’années. Elle a participé à de nombreuses séances collectives d’autohypnose en présentiel, organisées par l’APSSII.

Vous disposez de fauteuils, chaises, coussins, tapis de sol ou encore de plaids afin de pouvoir vous installer de façon la plus confortable possible. Vous pouvez ainsi adopter la position que vous souhaitez : assis ou allongé. Sachez que vous pourrez changer de position à tout moment lors de la séance d’hypnose. 

La séance commence généralement par un tour de table où chacun peut s’exprimer librement sur son état (douleurs, etc.), s’il le souhaite. Vous pouvez également poser toutes vos questions sur l’hypnose. A noter qu’il ne s’agit pas d’une thérapie de groupe, où chacun évoque ses problématiques personnelles.

Ensuite, l’hypnopraticien vous enseigne différents exercices et schémas d’hypnose que vous pourrez reproduire de votre côté. 

Après un retour à l‘instant présent, vous pouvez faire part de l’expérience d’hypnose que vous venez de vivre, si vous le souhaitez.

L’hypnopraticien nous met à l’aise dès les premières minutes, bienveillant à notre égard, à l’écoute de chacun. Il fait en sorte que tout se passe bien, prend le temps de résoudre les petits problèmes techniques. La séance se déroule en 3 temps :

1) Présentation

L’hypnopraticien présente brièvement les principes de l’hypnose : Le travail hypnotique est une forme de suggestions que l’inconscient va filtrer pour ne prendre que ce qui est le plus adapté pour soi. Il s’agit d’activer des ressources que l’on a en soi pour pouvoir mieux vivre le quotidien.

2) Séance

La séance peut s’effectuer assis ou couché selon l’envie de chacun, l’essentiel étant de prendre le temps de bien s’installer.

L’hypnopraticien nous guide tout au long de cette séance à prendre conscience de notre corps, à diriger notre attention vers un point douloureux et de se concentrer sur cette douleur qui, comme par magie, s’estompe par le simple fait de l’avoir reconnue et jouer comme cela à aller et venir dans différentes parties de notre corps, visualiser un lieu réel ou non où l’on se sent bien (en sécurité) ou un souvenir heureux apaisant.

A la fin, avant de revenir à notre quotidien, il est très important pour l’hypnopraticien que chacun se remercie intérieurement soit par un petit geste, soit par un sourire intérieur. Chose que nous n’avons pas l’habitude de faire !

3) Moment de partage

Chacun partage son ressenti, s’il le souhaite. C’est également le moment des derniers petits conseils promulgués par l’hypnopraticien à mettre en pratique  : « Être indulgent avec soi-même et prendre soin de soi ».

Côté positif, cela permet de faire la connaissance d’autres adhérents de toute la France !

Sylvie est atteinte du SII depuis 2015 . Elle a participé à des séances de méditation en visio, organisées par l’APSSII.

Quelque peu hésitante sur le fait de faire des séances de méditation à distance, celles-ci ont été à mon grand étonnement bénéfiques. Dès la première séance, un sentiment de bien-être et un sommeil plus réparateur ont été au rendez-vous les jours qui ont suivi. Il suffit d’avoir le désir de se prendre en main, de s’accorder du temps pour soi, de lâcher prise, et le fait d’être plusieurs (avec la même problématique du SII) est aussi plus motivant.

La séance en ligne peut être effectuée en position assise ou couchée (dans son lit bien au chaud, avantage direct d’être chez soi).

On apprend à dénouer notre ventre en effectuant des exercices simples de respiration. Ces exercices permettent de diminuer les ballonnements et les douleurs abdominales. J’ai appris également à mieux respirer (parfois, je me concentre sur ma respiration et m’aperçois qu’elle est bloquée).

L’exercice qui a été le plus efficace pour moi est le « scan complet » de notre corps, appelé aussi « balayage corporel » pour se concentrer sur soi. C’est une visualisation détaillée de chaque partie de notre corps en commençant par le visage. On se concentre sur notre respiration, le mouvement de l’air entrant dans nos poumons puis petit à petit, on se concentre sur chaque partie du corps, les unes après les autres, en faisant attention à nos sensations.

D’autres exercices de visualisation (joli paysage, moment heureux de notre vie, etc.) m’ont aidée à me détendre et à chasser mes ruminations et émotions négatives. La voix relaxante de la praticienne permet de nous recentrer et de prendre conscience de notre corps.

Après la séance, il est proposé un moment de partage entre participants mais qui n’est pas obligatoire si l’on n’en a pas envie.

Cette méthode permet, sous réserve de refaire les exercices régulièrement, de retrouver une harmonie entre notre corps et notre mental, de nous détendre, d’apprendre à déprogrammer notre cerveau qui est souvent tiraillé entre une multitude de pensées et de se concentrer sur le positif.

Pour ma part, les séances régulières de méditation et d’hypnose m’ont permis principalement de gérer mon stress, de retrouver une certaine sérénité et d’accepter ma maladie. Elles m’ont permis également de mieux respirer et de me détendre lors des crises afin de diminuer les douleurs abdominales et migraine en ce qui me concerne.

La prise en charge kinésithérapique spécialisée en périnéologie va s’intéresser à l’ensemble des troubles du SII, afin de les résorber, d’en limiter les conséquences sur le plan fonctionnel et psychologique, et ce par une prise en charge globale de la personne.

Au niveau pelvien, sont pris en charge :

– La constipation terminale ou asynchronisme abdomino périnéal (anisme)
Il s’agit d’une contraction reflexe du sphincter strié anal lors de la défécation, et donc d’une fermeture de la porte au lieu de l’ouvrir. Elle peut être favorisée par des efforts défécatoires importants et inefficaces, des douleurs chroniques abdominales et pelviennes, le stress et des antécédents de traumatismes physiques et émotionnels.

– Les hypocontinences et les incontinences anales aux gaz et aux selles
Les muscles du périnée postérieur, associant le sphincter strié anal et donc les muscles de la retenue volontaire des gaz et des selles peuvent être déficitaires. Cette fonction de retenue est susceptible d’être améliorée par une prise en charge en rééducation anorectale visant la musculature de la retenue mais aussi une bonne sensibilité des perceptions rectales.

– Les troubles mictionnels du bas appareil urinaire et les troubles génito sexuels éventuellement associés aux troubles fonctionnels anorectaux et aux douleurs abdominales et pelviennes. Cela pourra être une vidange partielle de la vessie, une dyspareunie (douleur à l’intromission lors des rapports sexuels) par exemple.

– L’hygiène comportementale vésicale et défécatoire ainsi que nutritionnelle

De manière plus large que la sphère pelvienne, sont pris en charge :

– Les douleurs pelviennes chroniques et les douleurs référées ou projetées en rapport avec le SII
La rééducation visera la mobilité des tissus mous (muscles fascias, tendons etc.), la normalisation de la tonicité musculo-fasciale et articulaire vers une relaxation optimale.
Les techniques pelviennes endo ou exopelviennes, infradouloureuses dans tous les cas ne seront efficaces que si un travail plus global de relaxation est entrepris en parallèle.
L’assouplissement de l’abdomen intégrant une respiration physiologique du diaphragme, faire lâcher les spasmes musculaires de la mâchoire inférieure et ainsi toute reconnaissance de tension physique vers une guidance de relaxation auto induite.

– La formation à un appareillage de TENS (Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation) ou de stimulation vagale à visée antalgique (sur prescription)

– Le suivi d’une activité physique adaptée