
L’alimentation joue un rôle important dans le SII. En effet, les patients souffrant de SII remarquent souvent un lien temporel et/ou une exacerbation des symptômes en rapport avec les repas ou avec un type particulier d’aliments :
Pour 73%
des patients
Pour 93%
des patients
Pour 87%
des patients
Le rôle des aliments dans le SII
Un aliment unique est rarement incriminé comme facteur déclenchant des douleurs, et l’existence d’une allergie alimentaire authentique semble peu fréquente. Des intolérances à certains aliments ont cependant été décrites. Une authentique hypersensibilité, confirmée par des tests d’allergie, a été retrouvée chez 20 % des patients avec SII.
Les fibres
La consommation de fruits, légumes et céréales est importante dans l’alimentation car elle apporte des vitamines et des minéraux.
Les fibres ne sont efficaces que dans les formes de SII avec constipation. Si l’on veut augmenter l’apport en fibres alimentaires (supplémentation de 20 à 40 g par jour), et cette augmentation doit être progressive sur une dizaine de jours.
Les fibres solubles (psyllium, ispaghula, gomme guar, etc.) entraîneraient une amélioration symptomatique, à l’inverse des fibres insolubles, comme le son de blé, qui aggraveraient les ballonnements.
Le lactose
Le lactose est un sucre contenu essentiellement dans le lait, les yaourts, les desserts lactés et les glaces (mais presque plus dans les fromages affinés). Pour être absorbé, il nécessite l’action d’une enzyme appelée lactase.
Certains patients peuvent présenter un déficit en lactase, qui peut être responsable de symptômes digestifs proches de ceux du SII.
En cas d’intolérance, si les quantités de lactose ingérées (lait, yaourt, glace) dépassent les capacités d’absorption du système digestif, il peut y avoir une fermentation par les bactéries coliques, entraînant des ballonnements, des gaz, un inconfort et/ou une diarrhée.
Les lipides
Les lipides sont des corps gras présents dans l’alimentation et l’organisme.
Les repas riches en lipides peuvent augmenter les symptômes chez certains patients avec SII, et notamment avec diarrhée.
Les lipides peuvent provoquer une rétention de gaz à l’origine de douleurs et de ballonnements, sans différence selon le type de SII (Constipation ou Diarrhée).
Les aliments ultra-transformés
Ces aliments ont subi divers procédés industriels de transformation, et qui contiennent des ingrédients eux-mêmes transformés (amidon modifié, huile hydrogénée, sirop de glucose ou dextrose, etc.) ainsi que des additifs de toutes sortes (certains d’origine naturelle, beaucoup issus de la chimie).
La consommation accrue de ces aliments est associée à un risque plus élevé de 25 % d’avoir un SII. Certains patients peuvent présenter un déficit en lactase, qui peut être responsable de symptômes digestifs proches de ceux du SII.
Le gluten
Le gluten est une partie du grain de blé et de certaines autres céréales : celle constituée de protéines.
L’intolérance au gluten est aussi appelée maladie cœliaque et touche 1% de la population. Il ne faut pas confondre SII et maladie cœliaque (aussi appelée intolérance au gluten), même si ces 2 maladies peuvent présenter des symptômes communs. En effet, la maladie cœliaque repose sur un diagnostic basé sur la recherche d’anticorps spécifiques et de biopsies duodénales effectuées lors d’une fibroscopie oeso-gastroduodénale.
Le seul traitement de la maladie cœliaque est une alimentation stricte sans gluten à vie (exclusion complète de toute prise de blé, seigle, orge et avoine). Il s’agit d’une alimentation très couteuse et astreignante, qui n’est donc pas recommandée de suivre en l’absence d’un diagnostic formel de maladie cœliaque par un médecin. En effet, la coexistence réelle des deux maladies est rare et ne justifie pas un régime sans gluten en l’absence de maladie cœliaque avérée.
Pour en savoir plus sur la maladie cœliaque, contacter l’AFDIAG (Association Française Des Intolérants Au Gluten)
Avis & Recos du Comité Scientifique
L’augmentation de l’ingestion de fibres peut améliorer certains patients constipés, mais aussi aggraver les symptômes de ballonnements/douleurs chez d’autres.
Les repas riches en lipides (c’est-à-dire en graisses) sont souvent incriminés par les patients, mais il n’existe pas d’étude contrôlée prouvant le bénéfice de la réduction des graisses.
Une véritable intolérance au gluten est rarement présente.
La suppression du lactose peut être bénéfique.
Une intolérance à d’autres hydrates de carbone, regroupés sous l’acronyme FODMAPs (Fermentable Oligo-, Di-, Mono-saccharides And Polyols), peut être présente.
Les régimes alimentaires
Avis & Recos du Comité Scientifique
Nous éveillons votre attention aux risques de s’imposer des restrictions alimentaires sans conseils professionnels :
- carences pouvant entraîner des troubles de santé
- Troubles du Comportement Alimentaire (TCA)
- frustration due aux restrictions
Ainsi, avant de commencer un régime, une enquête diététique est nécessaire. En effet, les symptômes digestifs peuvent être favorisés par un déséquilibre alimentaire et/ou conduire à des régimes d’évictions inutiles. En outre, il est très compliqué de suivre, seul, un nouveau protocole alimentaire sans aucune aide.
C’est pourquoi nous vous conseillons de prendre contact avec un professionnel de santé (médecin, nutritionniste / diététicien).
Les régimes d’exclusion alimentaire
Ce régime consiste à exclure un ou des aliments, de façon temporaire voire permanente, de ses repas quotidiens. Ces aliments exclus sont souvent déterminés par le patient lui-même ou par un médecin (qui peut prescrire des tests sanguins).
Bien que certains aliments puissent majorer des symptômes chez certains patients (comme par exemple l’ingestion de choux ou de haricots blancs chez les patients souffrant de ballonnements), toute exclusion d’aliments peut entrainer des carences en nutriments, vitamines et minéraux.
Il est donc important de conserver une alimentation la plus variée et la plus équilibrée possible, et ainsi de compenser les aliments exclus pour éviter toute carence.
Le régime sans résidus
Ce régime consiste à limiter les aliments qui augmentent le volume des selles et accélèrent le transit intestinal. Concrètement, il s’agit de consommer des féculents (pâtes, riz, pommes de terre), viandes et poissons maigres, sans aucune matière grasse.
Ce régime d’exclusion alimentaire est à limiter à cause des risques de carences. Ce régime est en revanche utile dans le cadre de certains examens (coloscopie).
Le régime pauvre en FODMAPs
Contrairement aux idées reçues, ce régime ne consiste pas à exclure les aliments riches en FODMAPs, mais de déterminer ceux ayant un effet négatif sur les intestins, et ceux étant tolérés par l’organisme.
Les FODMAPs, c’est quoi ?
Le terme FODMAPs est l’acronyme de « Fermentable Oligo-, Di-, and Monosaccharides, And Polyols ».
Les FODMAPs sont des aliments fermentescibles peu absorbés par l’intestin grêle, ce qui signifie qu’ils vont fermenter dans les intestins et vont créer des ballonnements, des douleurs ou des troubles du transit.
Ce régime est-il efficace ?
Le régime pauvre en FODMAPs a été développé par l’université Monash de Melbourne.
Depuis, l’efficacité de ce régime alimentaire a été étudiée pour les personnes présentant des troubles intestinaux.
Le régime pauvre en FODMAPs est dorénavant admis et recommandé auprès des souffrants du SII.
En quoi consiste ce régime ?
Les étapes de ce régime sont multiples et peuvent être complexes. C’est pourquoi nous vous conseillons de le suivre avec l’aide d’un professionnel de santé.
Etape 1 :
Phase d’exclusion
2 à 6 semaines
Ne consommer que des aliments pauvres en FODMAPs.
Etape 2 :
Phase de réintroduction
8 à 12 semaines
Réintroduire un aliment riche en FODMAPs pendant une période de 3 jours afin d’identifier son effet sur les intestins.
Puis, réintroduire un autre aliment riche en FODMAPs pendant 3 jours, et ainsi de suite.
Etape 3 :
Phase de personnalisation
Au final, vous aurez identifié les aliments que vous supportez et ceux que vous ne supportez pas.
ll s’agit de trouver un équilibre entre :
– les aliments riches en FODMAPs tolérés
– les aliments riches en FODMAPs à éviter
Quels aliments peuvent être privilégiés lors de la 1e phase de ce régime ?

Quels aliments sont à limiter/éviter lors de la 1e phase de ce régime ?

Fodmapedia, une aide pour gérer le régime pauvre en FODMAPs :

Fodmapedia est un site d’informations et une application qui permettent d’identifier facilement les aliments pauvres / riches en FODMAPs et de bénéficier de conseils pratiques pour pouvoir les consommer.
Cet outil est utile au quotidien pour les souffrants et les professionnels, et a été spécifiquement conçu pour les produits français.
Où se faire aider ?
Infos & Conseils
L’APSSII peut mettre en relation les adhérents avec des praticiens en diététique/nutrition pour des suivis individuels ou des ateliers de cuisine en groupe.
Les suivis individuels
Consulter un professionnel permet de vous aider à élaborer un protocole alimentaire personnalisé, tout en veillant à respecter un équilibre nutritionnel. L’association peut vous adresser une liste de professionnels de l’Association Française des Diététiciens Nutritionnistes (AFDN) et de l’Association des Diététiciens Libéraux (ADL).
Les ateliers en groupe
L’APSSII peut vous proposer de participer à des ateliers de cuisine vous permettant de préparer des plats, avec le soutien de diététiciens référents de l’association. Ces diététiciens sont là pour vous donner tous les conseils adaptés aux spécificités du SII, ainsi qu’aux besoins & aux sensibilités de chacun.
L’APSSII ne perçoit aucune commission pour toute mise en relation.
Pour bénéficier de ces contacts :
Sources : Green PH, Cellier C. Celiac disease. N Engl J Med. 2007;357:1731-43, Professeur Jean-Marc Sabaté. Résultats de l’étude sur l’alimentation. APSSII. 2017, Université de Monash, Melbourne, Australie, Professeur Jean-Marc Sabaté, Intestin irritable : Equilibrez votre microbiote et faites la paix avec votre côlon