Le reportage « Les caprices de notre intestin », diffusé sur Arte, présente les témoignages de souffrantes du SII et leurs solutions adoptées pour vivre avec les symptômes de la maladie. Résumé et morceaux choisis.
Le témoignage de Cari : « Ce n’est pas grave d’en parler »
Cari souffre de diarrhées et de crampes abdominales. Sa vie quotidienne est rythmée par les crises :
« J’avais arrêté de faire pleins de choses. Il n’y a rien de pire que d’avoir une crise et de devoir chercher des toilettes désespérément. »
Les personnes souffrant du SII éprouvent souvent un sentiment de honte. Cari a décidé d’aller de l’avant et de révéler son diagnostic sur les réseaux sociaux :
« Je me suis sentie très vulnérable. J’avais peur des commentaires débiles du genre ‘c’est dégoutant’, ‘je ne veux pas voir ça’, ‘je me désabonne’. »
« Mais, j’ai été surprise par le nombre de messages positifs que j’ai reçus. Les gens se reconnaissaient dans mon histoire. Cela m’a beaucoup touchée. Mais j’ai trouvé ça triste de voir que des personnes de 40 ans ne s’autorisaient pas à en parler. »
En partageant son quotidien, Cari souhaite envoyer un message d’espoir :
« Je me rends compte que l’on est nombreux dans ce cas, je me dis que je peux contribuer au sujet et montrer que ce n’est pas grave d’en parler. Tout le monde va aux toilettes. Même sans maladie chronique, cela peut arriver de mal digérer, d’avoir un besoin pressant. Ça touche tout le monde. »
Cari parvient désormais à en parler publiquement et sans détour :
« Quand je ne suis pas dans un bon jour, j’en parle. Avant, je mentais. Je disais que j’avais mal à la tête. Mais pourquoi on n’aurait pas le droit de dire qu’on a la diarrhée ? Maintenant, je suis passée au-dessus de cela, et je n’ai plus honte. »
Le témoignage de Lea : « J’avais peur de manger parce que je savais que ce serait pire. »
Lea partage ses souffrances quotidiennes à vivre avec le SII. La gestion des repas est un problème pour éviter les maux de ventre :
« En 2021, j’avais des symptômes en permanence, même quand j’avais le ventre vide. J’avais peur de manger parce que je savais que ce serait pire. Pendant un moment, les seules choses qui passaient étaient le riz, le poulet bouilli à l’eau et les carottes. Je ne pouvais rien avaler d’autre. »
Le régime alimentaire de Lea reste très restreint. Cela fait « bien longtemps que manger n’est plus un plaisir » pour Lea. Le partage des plats n’est pas possible. Son compagnon témoigne.
» J’étais mal à l’aise de manger des trucs normaux alors que ses assiettes à elle n’étaient pas très appétissantes. C’était toujours la même chose. Encore aujourd’hui, cela me fait de la peine. Elle a tout le temps envie de sentir les plats. »
Les solutions adoptées par les témoins dans le reportage
- prendre conscience des progrès réalisés
- comprendre la maladie : les mécanismes de la pathologie, des intestins et du système nerveux, les facteurs déclenchants des symptômes, la gestion des aliments, etc. En savoir plus
- adapter son alimentation : En savoir plus
- en parler librement à des interlocuteurs privilégiés En savoir plus
- utiliser des outils pratiques pour accéder facilement à des toilettes (toilettes portables, application de localisation des toilettes publiques et privés ouvertes à tous)
- apprendre à gérer ses émotions grâce à des exercices de relaxation / respiration quotidiens par exemple (car le stress n’est pas une cause du SII, mais il reste un facteur aggravant)
- en parler ouvertement en public
Le reportage présente également des ateliers diététiques qui apprennent à leurs participant(e)s à conserver les aliments en saumure. Cette technique de fermentation des aliments permet de les rendre plus facilement digérables.
Ce reportage (31 min) a été diffusé le 31 octobre 2024 dans l’émission Arte Regards. La vidéo est disponible jusqu’au 30 octobre 2029.
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